L’HYPNOSE IDENTITAIRE ET SES CONSÉQUENCES

L’hypnose identitaire et ses conséquences
Une confusion est couramment entretenue entre « l’hypnose thérapeutique » d'un côté, et de l'autre « l’hypnose identitaire » de l’adulte provenant de l’enfance. Or, faute de comprendre les mécanismes de l’hypnose identitaire, tout "travail sur soi" entretient le phénomène de l’autohypnose et les souffrances associées.
Ce phénomène a été amplement étudié et décrit dans de nombreux ouvrages par de célèbres thérapeutes tels que John Bradshaw et le docteur le Stephen Wolinsky, ainsi que par des philosophes tels que Jacques Derrida…


Introduction


Qu'est-ce qui constitue l’hypnose identitaire ? C'est l’auto-enfermement dans la certitude que l’existence dépend de ce que l'on connaît de "soi" : croyances, concepts et définitions acquis à propos de "soi". Son origine se situe dans l’enfance.

Les enfants sont extrêmement influençables par les adultes pour trois raisons principales :
1. Ils « s’approprient » ce qui leur arrive.
2. Ils « intériorisent » les schémas répétitifs des parents ou adultes idéalisés.
3. Ils se chargent d’une « responsabilité individuelle » imaginaire.

Par exemple, si la « mère idéalisée » crie des mots blessants chargés de colère, l’enfant ne pense pas que sa maman est stressée ou qu’elle a eu une journée difficile…
Il interprète que la souffrance de sa mère est de « sa faute ». Puis, il prend la « responsabilité individuelle » de réparer « sa » faute. Il pourrait alors vouloir « réparer » la souffrance de sa mère, ce qui est inatteignable.
C’est ainsi que par des interprétations répétées basées sur les mécanismes d’idéalisation, appropriation, intériorisation…, les enfants développent une croyance terrible :
– je ne suis pas ce que je devrais être et  ma responsabilité individuelle est de « me » réparer pour devenir quelqu’un de bien.
À partir de cette croyance profondément occultée, se développe une « transe hypnotique identitaire », dont nous présentons brièvement la construction.

Comment s’installe l’hypnose identitaire ?


L’hypnose identitaire ne se développe que chez quelqu’un qui est « extrêmement susceptible à la suggestion ». Les enfants le sont.
Le célèbre hypnothérapeute Milton Erickson, utilisait des « voix positives » et des « suggestions post-hypnotiques » invitant ses patients à oublier ces suggestions. Il a prouvé que ces « voix » agissent au niveau de l’inconscient.
De la même façon, les « voix parentales » agissent sur les enfants comme des « suggestions post-hypnotiques ». Elles surgissent comme un dialogue entre deux ou plusieurs « voix ». Exemple : la voix parentale évaluante produit l’enfant évalué… la voix parentale jugeante produit l’enfant jugé.
Selon les circonstances et les interprétations que l’enfant en fait, il « se ressent » comme étant par exemple : incorrect, sans valeur, incompétent, inadéquat, non existant, seul, incomplet, démuni de pouvoir, sans amour… Ce ressenti produit « sa croyance de base ».
Par recherche sécuritaire,  l’enfant voudrait vérifier comme vraie cette « croyance de base » qu’il confond avec l’existence. Puis, pour se protéger de l’inconfort induit, il cherche par compensation à devenir l’opposé  de ce qu’il a peur d’être.

L’enfant devient la victime des hypnoses transgénérationnelles


Selon le célèbre psychothérapeute John Bradshaw, toutes les familles sont plus ou moins dysfonctionnelles ; les « repères psychoaffectifs » sont rigides, chaotiques ou enchevêtrées.
En prenant pour modèles des adultes de bonne volonté, mais victimes elles-mêmes d’une « mystification » ou « hypnose transgénérationnelle », l’enfant développe des transes hypnotiques sécuritaires largement décrites par le docteur Stephen Wolinsky, telles que « le rêve éveillé », « la dissociation », « l’oublie de soi », la « confusion »… qui permettent à l’enfant de faire face à des situations pénibles.
Cependant, en grandissant,  ces « transes » deviennent le socle de l’adoption d’un « sens de moi » purement conceptuel.
Des situations difficiles se produisent dans toutes les familles : perte d’un frère ou de l’un des parents, enfermement de l’un des parents dans une souffrance d’origine transgénérationnelle, la dépression de l’un d’eux, le spectacle terrifiant de conflits parentaux, alcoolisme ou troubles mentaux chez l’un des adultes référant…
Parents perfectionnistes, obsessionnels, dissociés, indifférents, engourdis, incestueux… Parents infligeant des violences physiques ou morales, humiliation, abus affectifs ou sexuels…
Tout cela produit des sensations terribles chez l’enfant, qui réagit comme il peut.
Cette réaction produit un « rôle fixe » auquel l’enfant est rapidement assigné sans s’en rendre compte.
Exemples « de rôles fixes » : ‘la raison’ de l’existence d’un adulte idéalisé, la prolongation phallique de papa, la sauveuse ou le sauver (sauveur) de l’un des parents ou des grands-parents, le porteur de l’honneur de la famille, le bouc émissaire, le clown, le compagnon ou la compagne de substitution de maman ou de papa…
Même sur ce qui pourrait ressembler à un long fleuve tranquille, l’enfant expérimente de façon répétitive la peur, la colère, la tristesse, la honte, la culpabilité, sans savoir pourquoi ni comment.

La formation du « sens de moi » en réaction au doute ontologique


Être, ne dépend d’aucun concept ni définition. « Je Suis », n’est pas conceptualisable. Cependant, chez le tout petit, lors du premier choc de séparation et de ses premières interprétations, apparaît pour la première fois le doute d’être.
Hypnotisé par les jeux de « rôles fixes » au sein de la famille, par les voix parentales, par les suggestions post-hypnotiques parentales… qui entretiennent ses autodéfinitions de soi, l’enfant ressent « un doute profond de lui-même », une « insuffisance ontique ». (Du mot grec « Ontos », qui signifie être).
Sa recherche instinctive de sécurité produit un « sens de moi » ressenti comme distinct et séparé de tous et de tout y compris de « lui-même » et de ce qu’il faudrait qu’il devienne pour que les choses aillent mieux.
Plus tard l’enfant, puis l’adolescent « réagit » en mode automatique à ce qu’il ressent comme « ses insuffisances ». Il crée des « compensations identitaires » pour garantir « sa survie ». Doutes, croyances et compensations ne sont pas perçus par lui comme des constructions mentales,  mais comment des évidences dont l’existence semble dépendre.
Il en résulte que le « sens de moi » se fixe durablement, comme une « structure » apparemment indissociable de sa personne. Plus tard, ce « sens de moi » provenant d’interprétations enfantines, maintiendra l’adulte en état de « régression d’âge ».

Les systèmes défensifs du « sens de moi »


Submergé par le doute ontologique dont l’origine est oubliée, l’adulte se défend de ses sensations en développant par réflexe des « stratégies de survie », telles que la gestion imaginaire de sa destinée par le contrôle de soi et des autres…, la répression de sa spontanéité, de ses pulsions, l’occultation de ses doutes…,  des stratégies de projection, d’introjection, de dissociation, de sur-idéalisation, de déni, de rationalisation, de sur-adaptation, de négation de ses besoins fondamentaux, du mysticisme ou spiritualisation…
Ces mécanismes défensifs confirment les manques et les doutes à propos de soi comme fondés. Ils renforcent et confirment le doute ontologique et les autodéfinitions originelles du « sens de moi ». Ces mécanismes défensifs renforcent la culpabilité et les souffrances induites. Le mécanisme défensif ultime est constitué d’une chaine de raisonnements d’apparence logique, confirmant illusoirement  « la structure conceptuelle de moi » comme étant la seule réalité vivable !

Les conséquences de l’adoption « d’un  personnage »


Les conséquences sont lourdes à l’âge adulte, car face à des circonstances stressantes ou difficiles « le personnage adopté » ou « sens de moi », provenant des évaluations et des jugements de l’enfant du passé, prend « le pouvoir » sur l’adulte.
Ce « personnage » fixé dans l’enfance, produit des « schémas répétitifs ».
Sous l’influence de ces schémas, l’adulte vit sa vie en la regardant avec les yeux de l’enfant qu’il a été.  Cette « prise de pouvoir de l’enfant du passé » sur l’adulte d’aujourd’hui, produit des distorsions de la relation aux autres, des inhibitions de l’action, du stress,  des souffrances chroniques et des réactions à tout cela, sous la forme de « négation de ce qui se passe » ou sur la forme de « travaux sur soi », qui pour la plupart, ne font que renforcer la « transe hypnotique identitaire ». Cela produit souvent une quête de réparation sans fin qui s’auto-entretient.

Se réveiller de la transe hypnotique identitaire


Se réveiller du « personnage adopté »
Pour ne plus subir le pouvoir hypnotique de l’enfant du passé, il est nécessaire de reconnaître ce qui s’est véritablement passé.
Plus important que cela : il est  nécessaire pour l’adulte de reconnaître  la nature imaginaire des interprétations que l’enfant du passé a faites de son vécu.
Cela permet de ne plus confondre  les croyances  de l’enfant et ses réactions, avec Être.
C’est un véritable processus de dés-identification, de dés-hypnose, de réveil.

Question : Peut-on retrouver la sensation essentielle « Je Suis » cachée depuis des décennies derrière des concepts tels que « je suis ceci ou je suis cela » ? La réponse est OUI.

• Par la pratique de la dé-hypnose et l’Autoquestionnement Non Duel, l’adulte apprend à reconnaître et discerner les réactions de son enfant intérieur afin de cesser de s’identifier aux autodéfinitions hypnotiques et aux schémas répétitifs.
• Cette pratique lui permet de regarder en face le « noyau mental » principal et les « compensations hypnotiques » par lesquelles l’adulte essaye de soigner ses souffrances, en poursuivant  des quêtes de réparation sans fin, ajoutant  d’autres croyances et des concepts supplémentaires toujours réactifs à la sensation du « doute de soi ».
• En questionnent l’histoire de la structure des croyances sur lesquelles reposent le « sens de moi » et sa transe hypnotique identitaire, l’adulte se « réveille »  du « personnage » adopté dans l’enfance.

Les résultats


– L’adulte incarne complètement son autonomie.
– « Je Suis », sans définitions, devient spontanément sa réalité.
– La spontanéité se développe.
– La capacité de sentir le monde tel qu’il est (sans interprétations) apparaît.
– La capacité à entrer en relation simple et directe avec les autres se développe.
– La sensation de vos propres besoins devient évidente au point qu’une vision claire des moyens de les combler s’installe définitivement.
– Les somatisations, les addictions, les inhibitions de l’action, les comportements récurrents, les auto-enfermements, les focalisations de l’attention inconscientes sur le passé… disparaissent.

Chercheurs et enseignants de la pratique de l’Autoquestionnement Non Duel et auteurs du livre « MOI et MOI M’AIME », Éditions Almora, Prabhã et Bruno apportent une contribution majeure à la description des mécanismes hypnotiques attachés aux croyances identitaires, à la compréhension des liens entre ces mécanismes et les souffrances individuelles, transgénérationnelles et collectives.

« Depuis longtemps nous avons cessé de nous identifier aux sensations de manque, de doute ou de souffrance. Nous avons questionné les « croyances identitaires », les convictions d’apparence inébranlables provenant du passé ; nous les avons questionnés infatigablement jusqu'à l’éveil de la spontanéité, de l’enthousiasme, jusqu'à sentir sans limites ce qui se passe au présent, jusqu'à sentir l’Amour, ce qui Est, ce qui se déploie ici et maintenant… Nous vous invitons tous à entreprendre cette extraordinaire démarche ; à laisser aller tout ce que vous n’êtes pas ». Par le docteur Prabhã CALDERÓN et Bruno MAILLARD

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